allemands contre Slaves aussi de la force réelle d’un adversaire qu'ils paraissaient ignorer. Entre amis ne se doit-on pas de se crier réciproquement : casse-cou? En fait, cependant, le rôle d’avertisseur apparaîtra bien plus délicat, si l’on se reporte à l’époque dont il s’agit. L’affaire Dreyfus avait créé en France deux courants adverses dont la lutte se répercutait sur toute la politique française, sans épargner la politique extérieure. La Russie du Tsar— dont l'ambassadeur, M. de Mohrenheim, sut tenir avec tant de tact et de loyauté un rôle si particulièrement difficile —, la Russie impériale était en butte aux attaques et aux calomnies de ceux queleur aveuglement semblait faire les complices des ennemis naturels de la France. Un courant hostile à la Russie — et à l’alliance franco-russe — se manifestait dans une certaine sphère, qui se traduisait déjà par une campagne de dénigrement systématique des fonds russes, dans le but de rendre plus difficilel’émission en Francedes nouveaux emprunts dont la Russie pouvait avoir besoin. A Berlin cette campagne n'était —et pour cause — pas ignorée. En prévision de l’hypothèse où le gouvernement français se refuserait à autoriser un nouvel appel à l’épargne française, on offrait déjà la collabo- — 183 —