ALLEMANDS CONTRE SLAVES tantes ne donnaient qu’un enseignement primaire. A l’égard de l’hégémonie pangermanique elles n’en étaient que plus dangereuses puisqu’elles demeuraient en contact direct et permanent avec le cœur même de la population serbe dont elles instruisaient et façonnaient les enfants. Leur administration relevait directement de la commune, qui exerçait encore un droit de contrôle sur l’enseignement qu’y donnaient des maîtres élus et nommés à la suite d’un concours. Pour archaïque que fût le système, il ne donnait pas de trop mauvais résultats et les enfants des écoles orthodoxes ne se montraient pas inférieurs à leurs camarades des écoles de l’Etat. Cependant, on se rend compte que pour amener progressivement les populations de Bosnie-Herzégovine à la compréhension d’une existence politique calquée sur celle des nations européennes, il était indispensable de les doter d’un système d’enseignement plus complet. En réorganisant l’enseignement, M. de Kallay eut donc fait œuvre utile si, d’autre part, en vue de peupler les écoles qu’il venait d’ouvrir, il n’avait abusé de l’intrusion de la politique dans l’élément scolaire. Qu’il s’agisse de la nomination des instituteurs, de leur avancement, des locaux mis à leur disposition — 145 —