allemands contre slaves Combien, à plus d’un demi-siècle de distance, apparaît clairement aperçue et discrètement indiquée par la diplomatie française cette marche de la race allemande vers l’Orient, — marche dont les trois puissances protestataires entendaient enrayer le principe et dénonçaient alors de concert la nocivité. Depuis 1851 les événements ont profondément transformé la carte européenne; les diplomates ont dû remanier les combinaisons de leurs devanciers ; mais la diplomatie allemande — admirable dans sa ténacité, nous n’hésitons pas à le reconnaître — poursuit toujours, sous l’aigle impérial allemand, le plan qu’elle visait sous l’aigle impérial autrichien; la Triple Alliance est le véhicule de l’idée dont le Pangermanisme doit être la dernière et complète expression. Aussi ne suffit-il pas que Trieste appartienne à l’Autriche. « Pour toute l’Allemagne, écrivait en 1895 le Dr Hasse dans un organe pangermaniste, Trieste est la porte commerciale ouverte sur l’Orient et le canal de Suez. Trieste doit donc être un port allemand. » lin autre protagoniste du pangermanisme allait plus loin encore et écrivait: « Pola doit devenir un grand port militaire pour la flotte allemande », —- 168 —