ALLEMANDS CONTRE SLAVES battue en brèche par l’Allemagne, l’Autriche et la Grande-Bretagne. Estimant — et les événements n’ont que trop prouvé avec quelle juste clairvoyance — que les satisfactions accordées par le Congrès de Berlin aux diverses nationalités balkaniques n’étaient que des leurres, des armes à deux tranchants ; constatant que le résultat du système arbitrairement dessiné, diamétralement contraire à celui qu’elle avait entrevu, était de créer entre les États slaves un régime d’hostilité et de suspicion, la Russie, ne pouvant, seule, faire davantage pour 1’ « Orient proche », dut se contenter de veiller, avec les autres puissances, au maintien du statu quo balkanique, encore qu’elle ne le considérât que comme un pis-aller. 11 est regrettable que les États Slaves, la Serbie, la Bulgarie, ne se soient pas dit plus tôt que cette expectative réservait toujours l’avenir, et que c’était sous cette condition évidente que Saint-Pétersbourg avait entendu souscrire à l’accord austro-russe en j 897, et au programme de Mürsteg en 1902. Telles furent, on n’en saurait douter, les raisons qui contribuèrent à restreindre l’action de la Russie dans les Balkans ; on les aura complètes si l’on — 160 —