ALLEMANDS CONTRE SLAVES des popes, le représentant du pouvoir impérial dut renoncer à l’enlever au peuple, dans la crainte de troubles dont la fermentation des esprits faisait pressentir la gravité ( 1 ). Mais en même temps, et sous des formes vraiment un peu mesquines — ainsi que l’on en peut juger par le récit qu’en donne M. André Barre, dans son ouvrage — se poursuivait une guerre au passé que l’on a peine à voir pratiquer par une maison souveraine aussi glorieuse que celle de Habsbourg. Pour amener la population serbe à accepter le régime allemand, on s’efforçait d’effacer de son esprit tout ce qui pouvait, à des époques fixes, lui rappeler ses traditions et que son histoire datait de plus loin que l’occupation autrichienne. Ce fut ainsi que saint Sava se vit proscrit : saint Sava, le patron national de l’Eglise serbe, le grand protecteur des églises et des écoles, avait contre lui d’être issu des princes de la première dynastie serbe ; il fut suspect de nationalisme. Sa fête fut supprimée, non pas brutalement, par une interdiction plénière, mais peu à peu, en rendant tour à tour impossibles, (i) Cf. Mémorandum, à la Conférence de la Haye*