ALLEMANDS CONTRE SLAVES prendre : l’idiome journalier est le meilleur et le plus sûr moyen d'infiltration et d'absorption. Aussi n’est-il pas moins logique ni moins légitime que, pour les mêmes motifs inversement interprétés, les Croates se refusent à se laisser séduire. C est aussi bien leur droit, semble-t-il, que c'est le droit des Magyars de lutter contre l’intronisation de l'allemand comme langue officielle, ainsi qu’ils n’ont jamais négligé de le faire, et âprement si l'on n'a pas oublié les violentes discussions dont retentit le Reichsrath, à propos des commandements dans l'armée. La question revêtait, cependant, un caractère autrement grave que celle de l'idiome des employés de chemins de fer. Mais — et pour cause — les écrivains magyars ont assez souvent oublié les enseignements de l’histoire et se sont plu à conférer sans distinction la nationalité hongroise aux populations qui habitent la Voïvodie et le Banat serbes, la Transylvanie, l’Es-clavonie, la Croatie et le littoral qui en relève, parfois même la frontière militaire et la Dalmatie, — soit une agglomération de 19 millions d’habitants où les Magyars comptent à peine pour la moitié. Leur impérialisme — ennobli par leur ardent — 54 —