ALLEMANDS CONTRE SLAVES leur nation, et qu’en assurant à leur dépouille mortelle un abri contre le vandalisme des siècles, ils assuraient aussi la survivance de leur race. A côté de la lampe qui devait brûler nuit et jour au-dessus de leurs tombeaux,l’église serbe a pieusement entrst—•; le foyer d’où a jailli l’étincelle patriotique ; sous avu toit la vie nationale, à l’abri de la tourmente, a pu se sauvegarder proscrite mais intacte. C’est elle qui, malgré la servitude et l’ignorance obligatoire a préservé la Patrie Serbe de la mort politique et morale. Aux jours de fêtes, la population traquée se rendait en pèlerinage au couvent, mieux abrité que le village sous le couvert de la forêt ; elle venait s’y consoler, s’y retremper ; elle y envoyait ses enfants, à qui le moine, plus instruit que le pope, apprenait, avec les prières, la tradition et les belles légendes du glorieux passé. Retraite de la vie nationale, l’église fut aussi la première école populaire. Naturellement poétique, aimante et religieuse, la race serbe trouva ainsi de tout temps dans la communauté et l’esprit de famille le réconfort et la consolation, et dans la poésie, sous sa forme la plus naïve, un enseignement et une distraction à ses — 75 — o.