ALLEMANDS CONTRE SLAVES Après la Russie — parce qu’elle est la plus grande des nations slaves — après l’Italie — en quelque sorte « slavisée » par certains aspects de sa politique extérieure, par ses intérêts dynastiques, son passé historique et les affinités de race d’une partie de sa population, — l’Angleterre et la France prennent place parmi les grandes puissances que menacent l’exagération du développement pangermanique dans l’Europe orientale et notamment dans les Balkans. Nous avons déjà vu comment, pour avoir voulu mettre entre la Russie et la merles cloisons étanches des petits États slaves, la politique anglaise a amené à proximité de l’Égypte et du canal de Suez un voi-sm allemand autrement audacieux, importun, dangereux que ne l’eût été le voisin moscovite, moins entreprenant et moins amateur de curées, moins porté à drainer à son profit les efforts des autres. Par la tutelle exercée par le Kaiser sur le Sultan, la politique orientale de l’Angleterre s’est trouvée faussée et même complètement intervertie. Or, la question des Balkans est un aspect de la question d’Orient, une partie de la scène sur laquelle l’impérialisme allemand menace ia Grande-Bretagne dans son commerce et sa politique, comme il menace toute l’Europe ; alors —- 18$ —