ALLEMANDS CONTRE SLAVES Serbes de Hongrie, du banat de Temesvar, et plus tard des Confins, n’offre qu’un long martyre et une éternelle duperie. Pas une des promesses à eux faites par les empereurs pour les attirer à leur service ne fut réalisée ou maintenue : ni la liberté religieuse, ni l’exemption des impôts, ni l’organisation autonome à leur profit du territoire militaire dont la vaillance de la « légion noire » avait fait le boulevard de l’Europe chrétienne contre le Croissant. Ecrasés deux fois par les Turcs, malgré une héroïque résistance, conquis, démembrés, les Serbes apportèrent en grand nombre à la chrétienté un concours précieux dont l’Autriche s’arrogea tous les bénéfices. Le danger écarté, l’Islam forcé à la retraite, Vienne oublia que si elle était encore catholique elle le devait pour une large part à ces orthodoxes, et que si l’Ottoman n’avait pas forcé ses remparts les descendants des bandes de Bakitch et de Brankovitch y avaient héroïquement contribué. Contre les armées de la France révolutionnaire et de Napoléon, les Serbes ont défendu l’Autriche ; ils ont empêché son démembrement en 1849. En échange de leur dévouement et de leur irréductible fidélité aux princes qu’ils s’étaient librement choisis, ils ont - 65. -