ALLEMANDS CONTRE SLAVES faire — aux poursuites sans lendemain qu’ils avaient songé à exercer par défaut contre Sienkiewicz, sujet russe, l’empereur Guillaume 11 prononça d’étranges paroles, à l’occasion de la restauration du château des Chevaliers Teutoniques (i), à Marienbourg : « J’ai déjà eu l’occasion de yous rappeler que le Marienbourg a été le berceau de la civilisation chrétienne, et c’est encore la forteresse de l’élément allemand à la frontière. L'élément polonais est aux prises avec l’élément allemand. Je suis forcé d’adresser un appel à mon peuple pour qu’il se mette en garde contre les Polonais, en vue de sauvegarder son bien national contre leurs attaques. C’est ici, dans le Marienbourg, que j’exprime l’espoir que tous les frères de l’ordre de Saint-Jean se rendront à mon appel, si je m’adresse à eux pour sauvegarder la civilisation et les mœurs allemandes. Dans cet espoir, je lève mon verre et je porte la santé du Grand Maître de l’Ordre, l’Archi-duc Eugène d’Autriche. Aujourd’hui, comme il y a des siècles, nous devons nous réunir pour combattre l’ennemi commun » (2). A cette provocation qui, par delà la frontière, les visait et les solidarisait en un même sentiment de haine atavique à leurs frères de Posnanie, il n’est pas dit que les Polonais d’Autriche ne donneront pas la réplique. (1) On sait que Sienkiewicz a écrit l’un de scs plus beaux romans sur la lutte soutenue par les Polonais contre cet otdre célèbre. 2) Cit. par M. René HENRY, Questions d'Autriche-Hongrie. — 43 — i.