ALLEMANDS CONTRE SLAVES Vienne ne prêta aucune attention aux prières du peuple ; l’empereur ne s’en occupa guère, et ne voulut même pas accorder une audience aux délégués serbes venus exprès pour lui exprimer leurs doléances. Bien plus, le gouvernement de Bosnie-Her-zégovine poursuivit les signataires des mémorandums. De son côté, le patriarche ne se sentant ni assez puissant, ni assez libre, — ses propres intérêts, en effet, le portant vers l’Autriche — ne tenta quoi que ce fût pour remédier à la malheureuse situation de l’église orthodoxe et de l’école libre en Bosnie-Herzégovine. L’unique utilité de cette lutte de plusieurs années entre le gouvernement autrichien et le peuple serbe, l’unique fruit que ce dernier en retira, fut de montrer en toute évidence au monde entier que le peuple serbe en Bosnie-Herzégovine possède encore toute sa vitalité. L’esprit national, très vivace chez les Serbes de Bosnie-Herzégovine, et l’ardent désir qu’ils ont d’être libres politiquement et économiquement afin de pouvoir s’unir aux frères indépendants de Serbie et de Monténégro, voilà ce qui, par dessus tout, inquiète encore et toujours l’Autriche-Hongrie. — 239 —