ALLEMANDS CONTRE SLAVES ils allaient garder le sandjak de Novi-Bazar contre l’ennemi commun, cependant que l’Autriche prendrait en Bosnie et en Herzégovine la place du Serbe évincé. En 1885, la Bulgarie s’annexa la Roumélie orientale, et le roi Milan, mal inspiré et poussé par le cabinet de Vienne, crut devoir saisir ce prétexte pour entrer en Bulgarie. Mal lui en prit. Battu à Slivnitza, poursuivi par l’armée bulgare qui franchit la frontière sur ses talons, il dut renoncer à toute expansion vers l’est, tandis que l’Autriche, installée à Sérajévo et à Mostar, coupait à la Serbie la route vers l’ouest et vers le nord. Dès lors la politique serbe fut entre les mains de l’Autriche qui la subordonna à la sienne en jouant à son gré de la pression économique ou de la menace de provoquer une crise dynastique. Cela dura jusqu’au jour où le retour du chef de la maison de Kara-georgevitch vint imprimer à la politique serbe une tendance résolument nationale. Mais alors le nouveau gouvernement de la Serbie se trouva contrecarrer les plans tracés à l’expansion allemande sur le terrain que l’Autriche av^it reçu et accepté la mission de défricher. Dès 1905, celle-ci essaya de faire rentrer — 81 —