166 EN MÉDITERRANÉE Athènes, hommes politiques et diplomates venant intriguer autour du conseil amphictyonique, visiteurs guidés par la piété ou attirés par la splendeur des fêtes, esclaves désireux d’inscrire sur le mur polygonal l’acte qui, sous forme d'une vente fictive à Apollon, leur donnait la liberté, acteurs et musiciens, poètes et savants, chanteurs et athlètes, Grecs du Péloponnèse et des îles, de la Grande Grèce et de l’Asie Mineure, tous, en ces jours solennels, se pressaient au sanctuaire delphique et donnaient à ce « foyer commun » de l’IIcllade un éclat sans pareil. Mais surtout, par la magnificence de ses monuments, par la masse des chefs-d’œuvre qui y étaient rassemblés, Delphes était le plus incomparables des musées. V Au sommet de l’escalier Daru, tout près de la Victoire de Samothrace, on a rassemblé au Louvre les moulages des œuvres d’art les plus remarquables qu’a rendues au jour l’exploration de Delphes. Les originaux, conformément à la convention de 1891, sont restés en Grèce, à l’endroit même où ils furent découverts, et ils sont depuis 1903 magnifiquement installés dans l’élégant édifice dû à la libéralité d’un riche banquier grec, M. Syngros, celui-là même qui a fait élever le beau musée d’Olympie. Maintenant que les découvertes delphiques ont trouvé là un asile définitif et digne d’elles, on peut en pleine connaissance de cause en marquer toute l’importance et la valeur : par