JÉRUSALEM 271 reconstruit par Hérode. Sous la terrasse du Haram, les substructions colossales disent l’efïort accompli pour établir la gigantesque esplanade, et dans la moderne Jérusalem c’est le nom et le siècle d’Hérode qu’à chaque pas les monuments évoquent, depuis la tour dite de David jusqu’aux tombeaux, décorés des noms d’Ab-salon et de Zacharie, qui peuplent la solitude désolée de la vallée de Josaphat. III Mais ce qui, dans cette ville d’Hérode, attire pardessus tout la curiosité, ce sont les souvenirs qu’elle a pu garder de la vie et de la mort du Christ. Dans cette Jérusalem sanctifiée par la passion du Sauveur, quelque chose en effet s’impose impérieusement à la piété du croyant comme à l’attention du sceptique : quelles traces y peut-on retrouver de la divine figure de Jésus? Cette église du Saint-Sépulcre, que se disputent tant de confessions diverses, recouvre-t-elle vraiment le tombeau du Christ et l’emplacement du Golgotha? Cette Voie douloureuse, dont les Franciscains ont étiqueté chaque pierre, montre-t-elle vraiment les stations du chemin de la croix, et ces églises enfin, qui s’élèvent sur chaque point consacré par la tradition évangélique, sont-elles de vains édifices ou bien correspondent-elles à des réalités? Lorsque, au commencement du ivc siècle, le triomphe du christianisme permit la libre recherche des lieux sanctifiés par ses origines, Jérusalem et ses alentours se peuplèrent d’une multitude d’églises. Sur l’emplacement du Saint-Sépulcre retrouvé par sainte