EN BOSNIE-HERZÉGOVINE ' 101 et si délicate, de gouverneur général, occupe ces fonctions depuis 1887, et quand la confiance de M. de Kallay vint le chercher pour l’en investir, cet homme n’était point un fonctionnaire supérieur quelconque de l’administration : c’était un diplomate, et particulièrement renseigné sur les choses de ¡’Orient et de l’Islam : c’est de l’amhassade de Constantinople que le baron Kutschera passa à Serajevo. A Vienne, au ministère commun des finances, le très aimable et très fin directeur, à qui ressortissent les affaires de la Bosnie-Herzé-govine, a fait une grande partie de sa carrière administrative dans ce pays qu’il connaît admirablement. Il en est de même pour les hauts fonctionnaires qui administrent les six préfectures bosniaques. Ils sont tous, voilà vingt ans, venus dans le pays; successivement, de poste en poste, ils se sont élevés aux grands emplois qu’ils occupent aujourd’hui; ils ont, par cette constante pratique, appris à connaître toutes les régions, toutes les difficultés aussi du pays complexe qui leur est confié, et ils tiennent en main, je le sais — avec une compétence qui descend aux moindres détails et que jamais on ne trouve en défaut — les innombrables fils de leur écheveau administratif. 11 importe peu en de telles conditions que le personnel subalterne de l’administration prête parfois à la critique, qu’en telle ou telle sous-préfecture bosniaque on case les fonctionnaires dont la carrière a subi des dif-cultés en Autriche et qu’on envoie, suivant une jolie et intraduisible expression, « in Reparatur » en Bosnie; il importe peu que les gens d’esprit, faisant allusion à ces opportunes « mises au vert », déclarent spirituellement que la Bosnie est « le Botany-bay de la monarchie ». En fait, pris dans son ensemble, le personnel