114 EN MÉDITERRANÉE a introduit d’autres et qui sont plus modernes. Elle s’est efforcée d’augmenter la prospérité agricole du pays, de développer les cultures du tabac et de la vigne et pour l’éducation du paysan elle a institué des fermes modèles, des stations agronomiques dotées d’un outillage scientifique. Elle a fondé des hôpitaux, des écoles, des observatoires, un musée, entrepris des fouilles, que sais-je encore! Et tout cela, quoi qu’on en puisse dire, n’est point une œuvre vaine, ni stérile '. Je sais bien ce qu’objectent les sceptiques. Ces chemins de fer ont été construits principalement dans un but stratégique ou politique; ces superbes routes qui plus d’une fois ont été faites, sans qu’il en coûtât rien à l’État, au moyen de la corvée — « il faut bien être un peu cruel », me disait naïvement à ce propos un sous-préfet de Bosnie — ces routes répondent moins bien que les vieux chemins turcs aux besoins de la population. On ajoute — et c’est l’avis de gens compétents — que ces stations agronomiques, ces ateliers, ces usines, qu’on montre avec tant de complaisance, n'ont rien en fait que d’assez ordinaire, et que ce sont là, pour une part du moins, des dépenses de façade, à peu près comme ces haras qui servent surtout à justifier les courses d’Ilidze, comme ces hôtels qui sont faits surtout pour les touristes étrangers, comme ce charmant Ilidze enfin, qui reçoit surtout les hôtes de pas- 1. Cf.d’une manièregénérale, La Bosnie et F Herzégovine, p. 20-26, où est résumée l’œuvre accomplie par M. de Kallay, et pour le détail : les articles de Demenge, Les Travaux publics, p. 247-272; Lebrun, Les Mines et l’Exploitation minérale, p. 299-321 (avec la carte de la page 301); Demenge, L’État actueldes Industries, p. 323-334; Zolla, L’Agriculture et VExploitation forestière, p. 273-296; Olivier, Les Services scientifiques et les Œuvres intellectuelles, p. 138-175; Oiivier, L’Instruction publique, p. 177-234.