I.E PALAIS DE DIOCLÉTIEN A SPALATO 17 houto tour romane entre la colonnade de l’atrium et la façade du dôme, on a aboli pour jamais les larges et nobles perspectives qu’avait si ingénieusement ménagées l'architecte de Dioclétien. Du moins, les restaurations modernes ont-elles débarrassé lè mausolée des surcharges et des ornements sans valeur qui en défiguraient les lignes : et, aujourd'hui que l’on peut de nouveau saisir le plan primitif de l’édifice, en apprécier toute la savante élégance et l’originale beauté, on peut, sans exagération, souscrire à ce jugement d’un homme compétent, qui reconnaît dans le temple de Spa-lato « le mieux conservé, après le Panthéon de Rome, et, à beaucoup d’égards, le plus précieux des monuments que nous a légués l'architecture romaine1 ». Entre les arcades de la haute colonnade qui borde à l'est la place du Dôme, un escalier prend naissance, qui, par vingt-deux marches, conduit au soubassement sur lequel se dresse le mausolée. En avant de l’édifice, là où est aujourd'hui le campanile, un portique élevait jadis ses quatre colonnes surmontées d’un fronton, et, sur le palier, des deux côtés de l’escalier, s'allongeaient les deux grands sphinx chargés d’hiéroglyphes que Dioclétien avait fait apporter d’Egypte et que l'on conserve encore à Spalato. Puis, c’est le monument lui même, un édifice de forme octogonale dont les murailles épaisses de trois mètres sont construites tout entières dans une belle pierre blanche tirée de l’île voisine de Brazza, et qu’entoure à l’extérieur une galerie de colonnes corinthiennes, jadis couverte par un plafond à caissons sculptés. Assez simple par le dehors, valant surtout par la noblesse des lignes, l’harmonie 1. Hauser, Spalato, p. 21-22. EH MKDiTEHRAXél. 2