lî>4 EN MÉDITERRANÉE Perses, ainsi à Delphes on jeta dans les remblais les offrandes détériorées et les œuvres d’art endommagées provenant du vieux temple. C’est là qu’on les a retrouvées, et en rapprochant leurs membres disjoints, on a ajouté tout un chapitre inconnu à l’histoire du sanctuaire, on a reconstitué tout un monument ignoré, qui reparaît dans ses éléments essentiels et sa décoration. Ce monument, c’est précisément le temple primitif, bâti partie en tuf, partie en marbre de Paros, et où, de même qu’au vieux temple d’Atbèna sur l’Acropole, d’éclatantes couleurs soulignaient les lignes de l’architecture et les formes de la sculpture. Deux frontons le décoraient, l’un de tuf, l’autre de marbre; on en a découvert les restes, statues de femmes élégamment drapées, toutes pareilles aux statues de l’Acropole, fragments de chevaux, d’un faire un peu maigre etsec, figures d’hommes nus, d’une anatomie assez conventionnelle encore, tout un ensemble qui porte en lui sa date, la fin du vie siècle, et son origine, l’école attique, si florissante à ce moment. Il est assez malaisé de dire quels sujets y étaient représentés : du moins y observe-t-on, comme dans les frontons d’Olympie, un contraste assez frappant dans l’ordonnance : d’une part, les figures s’alignent et se juxtaposent, de l’autre une action commune les groupe en une plus savante composition. Il ne reste rien dès métopes; mais aux angles du temple, des statues ailées de Victoires jouaient le rôle d’acrotères; on en a retrouvé une, assez semblable à la Nikè de Délos. C’est à cette primitive décoration si ingénieusement reconstituée qu’allaient les éloges d’Hérodote et d’Euripide. Pausanias ne l’a plus vue ; ce qu’il eut sous les yeux, c’était « le nouveau temple » bâti au ivc siècle, sur le même emplacement et