LE PALAIS DE DIOCLÉTIEN A SPALATO 29 poles, les grands arcs de décharge soulageant les linteaux, les niches extérieures décorant les murailles; c'est en Palestine et en Syrie que nous voyons, vers le même temps, l’architrave se tournant en archivolte au tympan des frontons. Et si nous voulons savoir enfin d’où viennent ces combinaisons décoratives, c’est encore dans les monuments romains d’Asie, à Laodicée, à Balbeck, à Palmyre, à Pétra, que nous trouverons ces ciselures de pierres, cet art luxueux et chargé, dont les motifs comme les procédés ont persisté jusqu’à l’époque byzantine. Un dernier élément décoratif, celui-là plus remarquable que tous les autres, se rencontre enfin à Spa-lato. Il y a deux ans, en réparant la coupole du vestibule circulaire, on a découvert sur la voûte les restes d’une décoration en mosaïque. Quel en était le sujet ou la disposition, on ne saurait lo dire d’après les rares fragments demeurés en place : mais, si peu nombreux qu’ils soient, ces cubes de verre rouges et bleus, verts et blancs, n’en ont pas moins une importance capitale; car c’est ici le plus ancien exemple connu de cette décoration en mosaïque appliquée à la voûte des coupoles, qui devait dans l’art chrétien et byzantin faire une si merveilleuse fortune. Tout porte à croire que la coupole du mausolée était, elle aussi, tapissée de mosaïques; et par ce procédé si caractéristique, dont la découverte à Spalato nous est si précieuse, le palais de Dioclétien achève d’être le prélude de l’architecture byzantine. De l’autre côté de l’Adriatique, dans la byzantine Ravenne, deux monuments du vie siècle rappellent d’étrange manière les édifices de Spalato. La façade du palais deThéodoric semble copiée sur la Porte Dorée;