LES FOUILLES DE SALONE 37 Salone lui doit davantage encore, ou plutôt elle lui doit tout. Certes je me ferais reproche, et Mgr Bulic le premier m’en voudrait d’oublier ceux qui l’ont précédé dans sa tâche laborieuse, Lanza, Carrara, Glaviniô surtout, qui le premier donna aux recherches une direction plus scientifique. Mais si depuis vingt années les fouilles de Salone ont pris une si grande importance et donné de si beaux résultats, si malgré la parcimonie des crédita alloués un effort considérable a été accompli, si la méthode la plus sévère et la plus sûre est appliquée à la conduite des recherches, si enfin les découvertes faites parviennent, par d’exactes et promptes publications, à la connaissance du monde savant, c’est à Mgr Buliô, à son infatigable dévouement, à sa ténacité patiente, à sa consciencieuse et vaste érudition qu’on en doit légitimement reporter tout le mérite. Dans les salles de ce musée, dont il est le conservateur, et où il s’applique à résoudre ce difficile problème : faire beaucoup avec très peu d’argent, comme dans cette modeste petite maison, récemment bâtie sur le terrain des fouilles et où il s’établit durant plusieurs mois, chaque année, pour diriger l’exploration, partout on sent qu’il est l’âme de cette grande œuvre à laquelle il s’est donné tout entier. Sur ce champ de bataille pacifique, où il a conduit tant de fructueuses campagnes, chaque pierre lui est familière, chaque édifice évoque en lui de curieux souvenirs ; et au souffle de cette parole ardente et passionnée, au conlact de cet enthousiasme communicatif que soutient une science précise et sûre, il semble vraiment que de la poussière des ruines on voie renaître les grands événements de l'histoire, les grands souvenirs de Salone chrétienne, les monuments fameux et les gloires de scs