LES FOUILLES DE SALONE »1 Anastase », les savants, et ceux de la Dalmatie même, s’accordent à ne reconnaître qu’un saint Anastase, le foulon, dont le corps sanctifié fut, parles soins d’Asclé-pia, enterré au cimetière de Marusinac. Mais si le cimetière de Manastirine a dû renoncer à revendiquer ce mort illustre, il est certain du moins que les corps d’autres martyrs furent recueillis au cimetière chrétien établi sur le domaine des Ulpii. On a, pour quelques-uns, retrouvé les sarcophages mêmes où ils furent ensevelis, pour plusieurs, leurs épitaphes, contemporaines de leur inhumation. On sait avec quel soin les chrétiens notaient le jour de l’ensevelissement, ou comme on disait, de la déposition de leurs saints, afin de pouvoir, selon le mot de saint Cyprien, célébrer pieusement leur mémoire et l’anniversaire de leur mort héroïque. Les fidèles de Salone n’ont point manqué à cette tradition : dans les petites chapelles élevées dans le cimetière au-dessus du tombeau des martyrs, on voit encore les bases vides qui primitivement portaient leurs sarcophages ; et sur ces sarcophages eux-mêmes découverts — je dirai pourquoi tout à l’heure — dans une autre portion du cimetière, sur les inscriptions qui les accompagnent, on lit — et il y a dans ces brèves mentions quelque chose de singulièrement émouvant — les noms des quatre soldats condamnés avec l’évêque Domnion, ceux du prêtre Asterius, du diacre Septimius « martyr », et de l’évêque Domnion enfin, le plus célèbre de tous. Lorsque la paix de l’Eglise permit aux chrétiens de célébrer avec plus de liberté et de pompe le culte de leurs morts, ils s'appliquèrent à décorer et à embellir les modestes chapelles élevées durant l’âge des persécutions. Plusieurs martyrs, et des plus illustres, semblent avoir été primitivement ensevelis avec quelque précipi-