LE PALAIS DE DIOCLÉTIEN A SPALATO 25 ricurcs un portique hospitalier ». Au commencement du iv° siècle, ces beaux temps sont passés, et déjà la décadence commence. Le palais de Spalato marque la fin d'un monde ; il évoque les dernières splendeurs d’une civilisation expirante; et par là, par les clartés qu’il jette sur l’époque qui le vit naître, il a pour l'historien un prix inestimable. Peut être, dans l’histoire de l’art, l’importance du palais de Dioclétien est-elle plus considérable encore. Lorsqu’on étudie l’architecture des édifices de Spalato, un fait frappe l’observateur le plus superficiel : c’est quo l’on rencontre ici des combinaisons de formes qui ne ressemblent à rien de ce qu’on est habitué à trouver dans les monuments antiques. Sans doute, on y peut relover des traces do décadence, telles qu’elles se manifestent dans toutes les constructions de ce temps; et sans doute aussi on y peut signaler les marques d’un travail hûtif, qui ne s’est point soucié d’achever les détails, uniquement préoccupé de produire, par des méthodes expéditives, l’effet d’ensemble qu’on recherchait. Mais à côté de ces faiblesses, ce monument vraiment unique est, si j’ose dire, gros d'avenir. « Au point de vue de la technique et de la forme, a écrit un juge compétent, il tient dans l’histoire de l’architecture une place éminente; il est appelé à combler une vaste lacune dans la série des édifices conservés jusqu’à nous '. » Placé sur la limite de deux mondes, de l’antiquité romaine finissante et du moyen âge chrétien et byzantin, il forme entre les deux une naturelle transition, il démontre et explique l’évolution qui a acheminé l’architecture romaine vers des principes nou- 1. Hauser, Spalato, p. 22.