CHAPITRE II Dans la Dalmatie romaine. n. LES FOUILLES DE SALONE ET LES ORIGINES CHRÉTIENNES Au nord do Spalato, entre la longue île de Bua et la côte, l’Adriatique creuse dans les terres un golfe profond encerclé de montagnes, petite mer intérieure souriante et paisible, où parfois le vent d’est déchaîne de brèves et soudaines tempêtes. C’est un des coins les plus charmants du littoral dalmate. Surle rivage, parmi les oliviers et les vignes, les villages des Castelli mettent au bord des flots bleus la gaîté de leurs maisons blanches. Vers l'ouest, la petite ville de Trau groupe à l’ombre de son haut campanile ses demeures patriciennes brunies par les siècles, ses rues tortueuses et pittoresques, sa piazzetta vénitienne, où la haute cathédrale aux lignes puissantes, les palais aux fenêtres trilobées, la loggia encore décorée du lion de Saint-Marc évoquent dans la cité morte, comme un reflet des splendeurs d’autrefois. Vers l’est, le paysage a plus de grâce et de grandeur encore. A l’horizon, le vaste amphithéâtre