s LE PALAIS DE DJOCLÉTIEN A SPALATO 7 escaliers extérieurs quelque yicux et splendide tapis d’Orient met parfois uno note lumineuse, ils semblent un fond do tableau fait à souhait pour un Gentile Bel-lini ou un Garpaccio. Mais l’impression antique est la plus forte. C’est qu’au bout de chaque rue de cette ville minuscule se dresse la masse encore formidable dos remparts du palais impérial; c’est que, pour en sortir, il faut franchir la double enceinte des portes massives, bastionnées comme des portes de citadelle, qui jadis en défendaient l’accès; et dans la cité môme, chaquo maison presque garde quelque débris ancien, et lo chant des vignerons qui mettent en futaille le vin nouveau des coteaux dalmates alterne avec le bruit des métiers à tisser sous les obscures voûtes romaines, où le soir des feux rougeâtres allument dans l’ombre do dansantes clartés. Il devient dès lors assez facile de se figurer ce qu'était autrefois le palais de Dioclétien, et déjà à plusieurs reprises on s'est appliqué à en relever le plan et à en restituer la disposition originale. Dès le xvnr siècle, un architecte anglais, Adam, donnait, dans un grand ouvrage in folio, une restauration complète et minutieusement détaillée de la résidence impériale '. Un pou plus tard, au commencement de ca siècle, le Français Cassas reprenait le mémo travail et à l'étude attentive des monuments demeurés intacts, joignait, lui aussi, un essai de restitution *. Malgré lo mérite de ces recherches et le réel intérêt qu’elles offrent, il entre pourtant dans ces restaurations trop peu de rigueur scientifique 1. Adam, Rubu of the palace of the emperor Dioclelian at Spa-alo in Dalmatia. Londres, 1154. 2. Cassas, Voyage pittoresque de flstrie et de la Dalmatie. Paris. 1802.