LES FOUILLES DE SALONE S? là aussi des martyrs furent ensevelis. J’ai cité déjl l’inscription qui fixe en cet endroit la sépulture de saint Anastase. Autour de cette tombe vénérée, les fidèles vinrent, comme à Manastirine, chercher le repos éternel; des évêques de Salone, Jean, Justin, y furent ensevelis; et ici aussi, les siècles suivants élevèrent une vaste basilique à trois nefs, aussi grande et non moins somptueuse que celle de Manastirine. Les murailles en étaient revêtues de marhre, le sol pavé d’élégantes mosaïques aux rinceaux multicolores; sous l’autel édifié à l’entrée de l’abside, on avait placé le sarcophage renfermant les reliques des martyrs, et une petite fenêtre ouverte dans la paroi de pierre permettait aux pèlerins, selon l’usage, d’entrevoir et de toucher ces restes vénérés. L’édifice semble avoir subsisté jusqu’aux derniers jours de Salone; au commencement du vn° siècle encore, les grands personnages de la cité se faisaient enterrer près du mausolée et de la basilique où dormait saint Anastase le martyr. Outre les cimetières où reposaient ses morts, Salone avait naturellement des églises où priaient les vivants. La principale d’entre elles, construite au début du ve siècle, était située près de la porte qui mène à Manastirine. Elle a été déblayée en 1903, et elle semble, par ses vastes proportions, par son élégant pavé de mosaïques, par ses murailles revêtues de marbres précieux, avoir été un des plus beaux édifices de la Dalmatie chrétienne. A côté de la basilique, on a remis au jour d’autres monuments intéressants. C’est d’abord un baptistère du vxe siècle, de forme octogonale et de pur style byzantin. On a retrouvé, au centre de l’édifice, la grande vasque de marbre, tout étincelante de mosaïques d'or, où se plongeaient les catéchumènes, et, parmi les débris, les