les Fouilles de salone 49 dit la légende, un foulon d’Aquilée, chrétien, et, comme beaucoup de ses frères, avide de confirmer sa foi par une mort héroïque. Il se rendit donc dans cette ville de Salone où, selon l’expression du vieil hagiographe, « les fidèles du Christ méritaient des couronnes par l’efïusion de leur sang »; bientôt dénoncé, arrêté, condamné, Anastase obtint la fin qu’il souhaitait : il fut, une pierre au cou, précipité dans la mer. La tradition ajoute qu’une pieuse femme, riche et depuis longtemps chrétienne, Asclépia, ne voulut point laisser sans sépulture le corps sanctifié du martyr. Elle mit ses esclaves en quête, leur promettant la liberté et de riches présents, et ceux-ci furent assez heureux pour retrouver le cadavre, au moment où — par la volonté de Dieu, dit le texte — des pêcheurs le tiraient dans leurs filets au rivage. Pleine de joie, Aselépia recueillit les restes du saint, et après les avoir pendant quelque temps cachés dans sa maison, elle les ensevelit, lorsque la fureur de la persécution fut calmée, dans une basilique qu’elle fit, en l’honneur d’Anastase, construire sur le territoire de Salone. Pendant longtemps le pieux récit de cette passion a fort troublé les savants dalmates. Il faut avouer que la tentation était grande de rattacher la matrone Asclépia au cimetière de Manastirine, de faire de cette femme, riche et chrétienne, la maîtresse de ce domaine où furent enterrés tant de chrétiens et de martyrs; les archéologues de Salone n’y résistèrent point. A toute force, dans les inscriptions et les monuments de Manastirine, ils ont voulu retrouver Asclépia et saint Anastase; à l’un, ils ont attribué une des chapelles du cimetière, sur la foi d’une épitaphe fragmentaire, sans doute relative à quelque martyr, mais où il fallait, pour EN MÉDITERRANÉE, 4