LES FOUILLES DE DELPHES 151 encore, au sud et au nord, des monuments et des statues entouraient le sanctuaire. Au-dessus du mur polygonal, se dressait la pyramide triangulaire, haute de près de huit mètres, qu’avaient consacrée les Messé-niens de Naupacte et qui, toute semblable à leur ex-voto d’Olympie, comme lui sans doute portait au sommet une Victoire ; un peu plus loin, devant le pronaos du temple, une colonne haute de plus de neuf mètres, surmontée d’une statue équestre, et dont le piédestal décoré de bas-reliefs a été retrouvé, rappelait la victoire de Paul-Emile sur Persée; ailleurs, sur le flanc nord du temple, une grande chambre quadrangulaire renfermait le groupe de bronze, chef-d’œuvre de Lysippe, qui représentait la chasse d’Alexandre; et c’est tout auprès qu’on a découvert la merveille des fouilles de Delphes, cet admirable Aurige consacré par Poly-zalos, le frère de Gélon et d’Hiéron. Il faut avouer que le grand temple lui-même n’a point donné tout ce qu’on en attendait. C’était, au rapport des auteurs anciens, et comme il est naturel d’ailleurs, l’un des plus magnifiques édifices de Delphes. Long de 60 mètres environ sur 25, il était élevé sur un soubassement colossal, de manière à dominer le mur polygonal qui circonscrivait et soutenait la terrasse et à apparaître par-dessus tout entier dans son imposante majesté. On vantait davantage encore le luxe de sa décoration. Hérodote parle avec complaisance de la magnificence inouïe dont, vers la seconde moitié du vie siècle, le parèrent les Alcméonides ; dans sa tragédie d’ion, Euripide en décrit avec admiration les portiques, les frontons, les sculptures ; d’après Pausanias, qui le vit, il était orné de métopes où étaient figurés les travaux d’IIéraklès ; ses frontons, œuvre dedeux sculpteurs