156 EN MÉDITERRANÉE lices encore : la Lesché de Cnide d’abord, une grande salle éclairée par le haut, entourée de portiques sous lesquels les oisifs venaient causer à l’ombre, et que Pobygnote, le grand peintre athénien, avait décorée de deux fresques célèbres, la Prise de Troie et la Descente d'Ulijsse aux Enfers ; plus haut encore, au pied même des falaises et en dehors de l’enceinte du temenos, le stade, long de 178 mètres, « le plus beau en son genre et le plus complet qui existe en Grèce », avec ses gradins encore intacts et les restes de son entrée monumentale, don d’Hérode Atticus; et enfin, sur les crêtes de l’ouest, la longue ligne des fortifications élevées au temps de la guerre sacrée par Philomélos. Ailleurs, près de la source de Castalie, on a déblayé le gymnase où s’entraînaient les athlètes. Plus loin, au lieu dit Mar-maria, on a retrouvé, alignées sur une longue terrasse, les ruines de six temples, qui peuvent compter parmi les plus complets et les plus beaux que l’on ait découverts à Delphes, et entre lesquels il faut nommer surtout cette élégante iholos tout en marbre blanc, dont les sculptures mutilées gardent un charme parfois exquis*. Sans doute il resterait à explorer, du côté de l’ouest, les quartiers de la ville où l’on croit reconnaître le synedrion qui servait de lieu de réunion aux amphic-tyons. Mais l’essentiel de l’œuvre peut être tenu pour accompli et on peut aujourd’hui, sans imprudence, à la lumière des découvertes faites, considérer le sanctuaire delphique sous son triple caractère : un oracle fameux, un grand et riche sanctuaire international, un lieu de culte, de réunion et de fêtes pour l’Hellade tout entière. 1. Cet ensemble formait un sanctuaire consacré à Athéna Pronaia (gardienne du temple).