28 EN MÉDITERRANÉE encadrent la porte de la chapelle impériale ou celle du vestibule circulaire. Partout c’est un art luxueux, compliqué et chargé, d’une richesse qui va jusqu’à la profusion et où l'on sent le visible désir d’éblouir. Et sans doute cette ornementation, d’une assez lourde magnificence, ne semble d’abord rien olïrir qui soit spécial aux monuments de Spalato; et sans doute encore, l’exécution on est parfois singulièrement médiocre, comme dans ces profils en biseau, à la ligne un peu molle, que recouvre une gravure sans accent, ou dans ces génies ventrus et bouffis qui se jouent, à peine dégrossis, à la courbe de la frise. Mais regardez plus attentivement sous ces symptômes de décadence. Les broderies de dentelle découpées sur la surface de la pierre ont déjà un caractère profondément byzantin; parmi les palmettes et les oves de l’entablement du dôme courent déjà des entrelacs du plus pur style byzantin ; dans les caissons de la curieuse voûte qui couvre le baptistère, à la base des petites consoles qui décorent la Porte Dorée ou l’entrée de la chapolle impériale, des figures humaines apparaissent, mystérieuses et bizarres, et aur la frise extérieure du baptistère, des vases accostés de lions ou de griffons achèvent de donner à cette décoration un caractère tout oriental. C’est de l’Orient, en effet, que viennent tous ces éléments nouveaux dont nous venons de constater la présence. Si nous cherchons quelque chose qui ressemble à ces monuments, ce n’est point vers t’Oceident qu’il faut tourner les yeux. C'est dans les villes mortes de la Syrie centrale, découvertes par M. de Vogüé, que nous rencontrerons, dès la fin du nr siècle, ces combinaisons do formes architecturales, l’arc posant directement sur la colonne, les procédés de construction des cou-