44 EN MÉDITERRANÉE lignes compliquées, dominés de place en place par quelques colonnes redressées sur leurs bases; des linéaments indécis d'édifices apparaissent, dont les plans semblent se pénétrer et se confondre; dans l'intérieur des constructions, sous le niveau du pavé antique, des tombes entr’ouvertes bâillent au soleil, de grands sarcophages de pierre gisent sur le sol ; et tout à l’entour, dans le vaste espace qui environne les restes des bâtiments, des tombes encore se creusent, parfois recouvertes d’un lourd couvercle de pierre, des chambres sépulcrales montrent leurs voûtes à demi écroulées, et d’autres sarcophages s’entassent, enterrés à des profondeurs diverses et à des niveaux différents, les uns mutilés, violés, presque mis en pièces, d’autres, à peu près intacts encore sous leur lourd couvercle triangulaire, portant sur leur face antérieure de longues inscriptions. L'œil se perd parmi ces centaines de tombeaux, parmi cette douzaine de constructions de toute forme et de tout temps. Mais regardez plus attentivement : alors des figures d’édifices se dessinent; ici, c’est une grande basilique à trois nefs, terminée vers l’orient par une abside demi-circulaire; ailleurs, c’est une suite de petits hémicycles, bâtis sur trois côtés d’une grande cour rectangulaire et qui, construits à un niveau inférieur à celui de la basilique et par conséquent à une date plus ancienne, ont disparu ensuite pour lui faire place et 11e montrent plus que leurs fon-dations; plus bas, enfin, ce sont des bâtisses plus vieilles encore, qui semblent remonter jusqu’au second siècle. Ainsi, sur ce même terrain, trois couches de monuments se sont superposées, et de même trois étages successifs de tombeaux apparaissent, correspondant à trois époques de la nécropole. Et alors, à mesure