106 en Méditerranée phon, de Saint-Denys, de Dochiariou, appartiennent au xvx° siècle, c’est-à-dire à une époque où Part byzantin, se survivant à lui-même, se bornait à répéter à peu près mécaniquement les thèmes consacrés. Et malgré cela —à cause de cela peut-être — dans le voyage de la Sainte-Montagne, ces peintures demeurent l’un des principaux attraits. C’est que, toutes récentes qu’elles sont, elles ont derrière elles une longue histoire, qu’elles sont l’aboutissement naturel d’un grand effort d’art décoratif. Il y a quelque soixante ans, dans l’un des couvents de l’Athos, Didron découvrait ce fameux Manuel de la Peinture, où sont codifiées les règles qui, aujourd’hui encore, dans l’Orient tout entier, guident l’esprit et la main des praticiens obscurs chargés de décorer les églises. Et sans doute ce livre célèbre, dont la découverte a fait naître ou entretenu tant de préjugés injustes sur l’art byzantin, date des premières années seulement du xvm6 siècle, et les règles qu’il a fixées sont à peine plus anciennes que le milieu du xvie siècle, c’est-à-dire qu’elles sont d’un temps où l’art byzantin n’était plus que l’ombre de lui-même. Mais dans ce résumé assez récent d’une expérience séculaire, comme dans les peintures athonites qui en sont la traduction figurée, on sent quelque chose encore de l’inspiration originale, des conceptions puissantes qui présidèrent à la décoration des églises et qui disposent sur leurs murailles, en un ordre immuable et grandiose, ces cycles énormes de scènes et de figures; on y retrouve comme un reflet lointain de cette grande école de décoration, d’un mérite si singulier et si rare, qui, jusqu’en des œuvres de décadence, produit, par la seule force des traditions, un si grand, un si inoubliable effet. Et sans doute il ne faudrait point sur ces ouvrages