170 EN MÉDITERRANÉE le détail, toutes semblables par le type et le style, que les gens de Siphnos avaient copiées sur le magnifique monument des Cnidiens. Au haut de la façade du trésor de Cnide, un fronton, d’un style assez sec, représentait la dispute du trépied entre Héraklcs et Apollon. L’œuvre est embarrassée et maladroite encore; les proportions sont lourdes, les contours anguleux, les attitudes gauches; par une particularité assez curieuse, la partie inférieure des figures est en bas relief, tandis que le haut, traité en ronde-bosse, se détache sur le fond du tympan : « C’est, dit M. Ilomolle, comme une tentative intermédiaire entre le fronton en bas-relief, tel qu’il apparaît à l’Acropole, et le fronton à figures détachées1 ». 11 semble bien que de cet essai l’artiste ait éprouvé quelque gêne, et il n’y a point lieu d’insister longuement sur cette œuvre. Tout au contraire, la décoration de la frise est proprement admirable. Dans cette longue bande de bas-reliefs, haute de 0m,65, et dont on a retrouvé une vingtaine de mètres, les scènes les plus variées se déroulent, épisodes de la lutte épique livrée par les dieux contre les géants, combats furieux engagés sous Troie autour du cadavre de Patrocle, et dont les dieux assis dans l’Olympe suivent avec attention les péripéties; ici, l’apothéose d’Hercule, là, l’enlèvement des filles de Leucippe. « Les sujets, dit M. Homolle, se groupent et s’opposent deux à deux, scènes pacifiques et presque religieuses, scènes guerrières et tumultueuses; ici la calme ordonnance d’une marche triomphale, là les mêlées furieuses des héros et des dieuxa. » L’exécution 1. Bull, de corr. hell., 1894, p. 193. 2. Homolle, Les fouilles de Delphes (Comptes rendus, 1894, p. 5S9).