LES FOUILLES DE SALONE 43 trop incomplètement encore. Et pourtant, autant et plus que le palais de Dioclétien à Spalato, les nécropoles et les basiliques de Salone méritent de n’être point ignorées ; malgré les problèmes obscurs qu’elles offrent encore, dès maintenant elles ont droit, selon l'expression d’un archéologue dalmate, « à entrer dans le domaine de la science archéologique et hagiographique des savants européens ». III Au bord des routes qui menaient à l’antique Salone, étaient rangées, selon l’usage commun des anciens, de longues files de tombeaux. Les fouilles ont mis au jour un grand nombre de ces sépultures, en particulier, non loin de la porte par où passait le chemin de Trau, une belle série de seize sarcophages, pour la plupart demeurés presque intacts. Beaucoup de ces monuments funéraires sont d’origine païenne : deux groupes pourtant, de beaucoup les plus importants, se rattachent à l’histoire des premiers temps du christianisme : ce sont les deux nécropoles qu’on appelle, d’après le nom moderne de l’emplacement où elles furent découvertes, les cimetières de Marusinac et de Manaslirine. A une centaine de mètres environ au nord de l’enceinte de la ville antique, au lieu dit « le Vieux Monastère » (Manastirine), s’étend un vaste champ de ruines. Tout d’abord, ainsi qu’il arrive sur la plupart des terrains de fouilles, l’impression qu’on éprouve est déconcertante et confuse. Des murs à hauteur d’appui courent sur la terre, se coupant et s’entre-croisant en