LE PALAIS DE DIOCLITIEN A SPALATO 3 râbles demeures : et ainsi naquit Spalato. Sans doute, dans cette transformation, bien des débris de l’antiquité disparurent; sans doute, à mesure que la cité nouvcllo s’organisa et vécut, bien des restes vénérables furent sacrifiés aux exigences de la vie journalière. Mais, pour la défenso de la ville, toujours il fallut conserver la vieille enceinte protectrice du palais impérial ; pour les besoins do la vio religieuse, on trouva commode d’employer les plus somptueux des monuments qu’avait légués l'époque païenne, et par là on les sauva. Aujourd'hui encore les remparts séculaires élevés par ordre do Dioclétien enserrent le noyau- du moderne Spalato; dans l’intérieur de la cité, les édifices principaux subsistent, tels ou à peu près quo les fit jadis construire une volonté toute-puissante; et nulle part peut-être, dans le monde entier, l'empire romain à son déclin n'a laissé do lui une plus magnifique et plus vivante image. Les savants qui ont étudié le palais de Spalato lo considèrent avec raison comme « un do ces monuments si rares qui en apprennent plus sur une époque que toute une histoire 1 »; et les profanes qui l’ont vu n’en sentent pas moins profondément l’incon-testablo majesté. « Spalato, écrit dans ses Mémoires lo maréchal Marmont, est un des lieux dont les restes donnent la plus haute idée de la grandeur romaine... Que sommes-nous donc, nous autres modernes, à côté d une pareille puissance et d une semblable grondeur? » Salone, où selon une tradition très vraisemblable Dioclétien naquit, a eu de moins heureuses destinées que le palais de Spalato où il est mort. De l’antique 1. À. Dumor.t. Le Balkan et f Adriatique, p. 2i3, Paris, 1874.