LE PALAIS DE DIOCLÉTIEN A SPALATO 21 image de ce qu'était dans sa magnificence compliquée et chargée le palais do Spalato, relever par la pensée les statues renversées, rendre aux sculptures noircies l’éclat de leur fraîcheur première, replacer à la voûte des coupoles les mosaïques aux vives couleurs et à la paroi des murailles do brique les revêtements de marbres précieux que Dioclétien avait à grands frais fait venir d'Orient ou d’Afrique, restituer en un mot les splendeurs abolies dont avait voulu, par politique plus encore quo par goût, s’environner le souverain rentré dans l’ombre. Il faudrait surtout pouvoir faire renaître les parties do cette résidence à jamais disparues, celles dont les fondations dorment oubliées sous les maisons du moderne Spalato. Tout ce qu’on en peut dire, c'est que toute la partie méridionale de la ville, en arrière du grand vestibule circulaire, était occupée ccrluincment par les appartements impériaux; on voit encore dans toute cette région les substructions énormes, destinées à racheter la pente du terrain s’inclinant vers la mer, et au-dessus desquelles s’élevait, de plain-picd avec la grande galerie ouverte sur le golfe, l’habitation particulière de Dioclétien. Il est probable que la partie septentrionale du rectangle, voisine de la Porte Dorée, servait au logement des gens de rorvice, de l’armoe do chambellans, de domestiques et e gardes qui formèrent jusqu'à la fin, autour du jrince, une façon de cour digne d’un empereur. De tous ces bâtiments, il ne subsiste que quelques débris à peu près méconnaissables, restes d’arcades, voûtes énormes, pans de murailles décorés de niches et d’arceaux, et dans le sous-sol, les canaux qui distribuaient par la ville impériale l’eau puro qu'un aqueduc, long do neuf kilomètres, amenait de la sourco voisine du k