280 EN MÉDITERRANÉE pôles vertes. Ce n’est pas tout. D’autres concurrences non moins âpres battent en brèche notre influence. L’Autriche et l’Italie se sont souvenues qu’elles aussi étaient puissances catholiques, et elles cherchent à se substituer h nous dans la protection de leurs nationaux : et est il besoin de rappeler enfin le triomphal voyage que l’empereur allemand faisait récemment en Palestine, pour inaugurer l’église magnifique édifiée sur les ruines de l’antique hôpital, que fondèrent les chevaliers français de Saint-Jean de Jérusalem? Il y a quarante ans environ, au temps où l’expédi tion de Syrie avait conduit nos soldats dans ces régions lointaines, de Beyrouth à Jérusalem, la France était la grande puissance politique et religieuse, ou plutôt elle était la seule. Aujourd’hui les événements ont fait notre rôle plus modeste. Certes notre gouvernement n’a point abdiqué ses droits séculaires et ses ambitions passées, et on ne saurait trop louer le zèle patriotique, l’intelligente activité, le courage calme dont, parmi tant d’obstacles, font preuve nos consuls du Levant. Sans doute à l’action publique, qui a ses limites, l’initiative privée joint ses efforts, et on ne saurait trop Jouer l’activité de cettq Alliance française, dont l’attention s’est de bonne heure portée vers la Syrie, et qui y soutient d’une si agissante sympathie nos écoles d’Orient, sans distinction de confession, pourvu que par leur enseignement, elles répandent la langue, la civilisation et l’influence françaises. Et certes enfin l’œuvre accomplie par les ordres religieux est admirable, et on ne saurait trop louer l’infatigable ardeur, l’abnégation stoïque, la patience prodigieuse, l’intelligente activité dont nos religieux multiplient en Syrie les témoignages. Et pourtant ce n’est point sans tris-