144 ÉTUDES SUR L’HISTOIRE BYZANTINE sur la maîtresse en titre de l’empereur, mais Mono-maque ne faisait qu’en rire et faisait remarquer aux courtisans sa mine déconfite quand il lui fallait escorter son royal rival jusqu’à la porte de la bien-aimée. « Il y avait à tout moment des scènes semblables, dit Psellos, et nous étions forcés de rire quand il y avait plulôt lieu de pleurer1. » On voit que Psellos savait rire par ordre. III PSELLOS PROFESSEUR DE FACULTÉ ET MOINE AU MONT OLY’MPE. Nous avons vu que le haut enseignement était en décadence depuis Basile II. Les ministres de Constantin Monomaque surent lui persuader de rouvrir l’université de Constantinople. C’était fortifier le parti des lettrés que de relever le niveau des études. Les ministres de l’empereur ne dédaignèrent pas de monter en chaire : l’enseignement était ici presque du gouvernement. On vit alors Psellos professeur de philosophie, le ministre de la justice Xiphilin professeur de droit, le conseiller intime Byzantios professeur de rhétorique. Psellos prit le titre officiel de consul des philosophes (o-ito; tcov ¡ptXocrácptov) qui correspond à celui de recteur ou de doyen dans les universités modernes. Psellos commentait en chaire Démosthène et Lysias, Aristophane et Ménandre, parlait non seulement de la Grèce, mais de l’ancienne Égypte et de la Chaldée, d’après des historiens 1. Sathas, BibUotheca, t. IV. Histoire, p. 172.