MICHEL PSELLOS 147 sements universitaires. Les Arabes qui avaient un moment repris la supériorité scientifique sur les Byzantins, et qui disaient qu’à Constantinople il y avait, « non pas des mulets, mais de vrais ânes, » vinrent s’asseoir sur les bancs de l’école. Anne Comnène nomme aussi Jean Italos, qui fut l’élève et l’envieux de Psellos. « Les Celtes et les Arabes, écrivait celui-ci au patriarche Kéroularios, sont maintenant nos captifs; de l’occident et de l’orient on accourt au bruit de ma réputation. Le Nil arrose les terres des Égyptiens, mais c’est mon éloquence qui est leur âme. Interroge les Perses et les Éthiopiens, ils te répondront qu’ils me connaissent, m’admirent et me recherchent ; récemment encore il est venu un habitant de Babylone, que poussait un insurmontable désir de s’abreuver aux sources de mon éloquence1. » Le patriarche approuva d’abord les hardiesses de Psellos et ne se scandalisait pas trop de l’alliance entre Y Iliade et l’Évangile; mais le fameux professeur avait les défauts de ses qualités : sa facilité d’élocution le rendait querelleur; rompu à l’escrime de l’école, c’était une sorte de duelliste philosophique, friand de disputes, amoureux du cliquetis des discussions. Nous le trouvons presque aussitôt en polémique avec son ami Xiphilin, plus tard avec le patriarche Kéroularios, qu’il accusait de verser dans les superstitions chaldéennes. Xiphilin mêlait, à la philosophie grecque et aux dogmes chrétiens l’astrologie et la magie orientales; Psellos, bien que versé lui-même dans « les lettres chaldéennes », commença la lutte au nom de Platon 1. Sathas, Bibliotheca, t. V, p. 508.