302 ÉTUDES SUR L’HISTOIRE BYZANTINE cadavres, put à grand’peine, par des chemins de bêtes fauves, gagner la région du Pinde. Basile II profita de la victoire de son lieutenant pour reconquérir non seulement la Thessalie et Durazzo, mais la majeure partie de la Bulgarie danubienne, jusqu’à Viddin. La Bulgarie des montagnes de l’Ouest restait le morceau de résistance. Avant qu’on pût s’y attaquer, onze ans se passèrent encore, tandis que Basile consolidait sa puissance en Asie, complétait ses armements ou, durant les années 1000 à 1004, les plus obscures de ce règne dans les annales byzantines, conquérait les places bulgares de la frontière, comme Berrhœa (Verria), Servia (Silvidtsé), Édesse de Macédoine (Vodéna), Vidyni (Viddin), Dorostol (Silistrie). Dans la désagrégation de son empire, Samuel retrouvait parfois toute son audace : durant l'été de l’an 1003, sur les derrières des troupes impériales occupées au siège des places danubiennes, en pleine fête de la « Dormition de la Vierge », il surprit et saccagea Andrinople, que le prompt retour de Basile le contraignit d’évacuer. Les Byzantins le payaient de retour : comme il essayait de secourir Skopia (Uskub), assiégé par eux, il fut surpris à son tour, perdit quelques milliers d’hommes et dut fuir, abandonnant les richesses de son camp. La chute de Skopia entraîna la conquête de la basse et moyenne Macédoine. On voit que le cercle se resserrait autour du massif montagneux, des villes royales d’Ochrida, Prilep et Prespa, qui formaient le dernier refuge et comme le réduit de la monarchie bulgare. Ce fut une guerre de plateaux ou de défilés, comme