308 ÉTUDES SUR L’HISTOIRE BYZANTINE c’est que le pèlerinage de l’empereur aboutit à l’Acropole d’Athènes. Le Parthénon, l’œuvre quinze fois séculaire d’Ictinos et de Callicratès, devait resplendir alors de la claire magnificence de ses marbres, des sculptures encore intactes de ses frises et de ses métopes, de la glorieuse théorie de ses Panathénées. Les Vénitiens, les Turcs et les Anglais n'avaient point encore passé par là. L’éternelle jeunesse du temple d’Athéna, après quinze siècles écoulés, se maintenait en sa fraîcheur première. Le seul changement qui s’y fût opéré, c’était sa transformation, dès le Ve siècle, en église chrétienne. Le culte de la Vierge Marie avait simplement succédé au culte de la vierge Pallas. La double sainteté de ce lieu attirait en pèlerinage les Hellènes et les barbares d’Occident. Dans ce sanctuaire éternel de la race grecque s’agenouilla l’empereur victorieux, Arménien d’origine, Hellène par le langage et par le cœur. C’est en langue grecque que retentirent les chants d’église qui remerciaient de ses victoires les nouveaux Olympiens. De joyaux et de vases sacrés arrachés au trésor d’Ochrida il enrichit le temple de la Panaghia, de la Notre-Dame d’Athènes, ainsi que l’appelèrent par la suite les croisés d’Occident et les barons français de l’Achaïe. Un triomphe à la romaine attendait le Basileus dans l’autre ville sainte des Grecs, la cité de Constantin. Traîné par des chevaux blancs, précédé des chars où s’étalaient les trésors de Prespa, de Prilep et d’Ochrida, escorté de la longue procession de ses prisonniers bulgares, boïars du Danube, du Rhodope et du Pinde, parmi lesquels la tsarine, veuve de Vladislav, les filles du tsar Samuel, tout un troupeau de petits