EMPEREURS ET IMPÉRATRICES D’ORIENT 203 prince régnant, de l'autre une Victoire à laquelle succéda bientôt une croix supportée par des degrés. Puis devient fréquente la légende : « Jésus-Christ vainqueur ». Sur les médailles de Léon VI, le revers porte l’effigie de la Théolokos (Mère de Dieu), qui partage ainsi avec l’empereur les honneurs monétaires. Sous Romain Lécapène, les empereurs (ils étaient alors quatre ou cinq associés) sont d’un côté, et, de l’autre, assis sur le trône impérial, pieds nus, la main levée pour enseigner et bénir, la tête environnée d’un nimbe, le Christ « Roi des rois ». Sous Romain II et Nicéphore, les puissances du ciel empiètent plus encore sur les puissances de la terre : au revers, le Christ aux pieds nus continue à dfccuper le trône; sur la face, l’empereur est en partage avec la Théotokos. Enfin, sous Zimiscès (qui sans doute avait conscience de son usurp?‘: i.p -, l’empereur disparaît complètement : d’un côté, l'effigie du Christ; de l’autre, cette légende : « Jésus-Christ, Basileus des Romains ». C’est seulement sous les héritiers légitimes, Constantin VIII et Basile II, que les princes reparaissent sur la face, laissant ordinairement le revers à Celui dont ils se reconnaissent les lieutenants. Dans les réceptions d’ambassadeurs, à côté du trône occupé par l’empereur, il y a un trône vide : c’est celui du vrai Roi. Les envoyés barbares amenés au pied de l’estrade sont moins impressionnés par la majesté du Basileus visible que parle mystère de ce trône vide et de ce Basileus invisible. Quelquefois, sur le siège non occupé, on place un Evangile ouvert, cette loi suprême des Byzantins; ou bien quelque image révérée, comme celle d’Edesse, après qu’on l'eut reconquise en Asie.