118 ÉTUDES SUR L’HISTOIRE BYZANTINE I ENFANCE ET ÉDUCATION DE MICHEL PSELLOS. Constantin Psellos, — car c’est après son entrée en religion qu’il adopta le prénom de Michel, — naquit à Constantinople en 1018. Sur sa famille nous trouvons de précieux renseignements dans l’éloge funèbre qu’il a consacré à sa mère. Il nous apprend que son père descendait d’une race qui avait compté des patrices et des consuls; mais, comme c’était le cas de beaucoup de nobles byzantins, sa fortune ne répondait pas à sa naissance. Les nobles grecs n’avaient pas les préjugés de ceux d’Occident; il chercha dans un petit commerce le pain de sa famille. Psellos nous a tracé en quelques lignes le portrait paternel : C’était un homme simple et honnête, et, sans avoir rien d'efféminé, tout pétri de douceur et de bonté, inaccessible à la colère, impassible au choc des événements. Jamais je ne l’ai vu ni s’irriter, ni se troubler; jamais il ne se laissa emporter jusqu’à frapper un homme, ni à ordonner de le frapper : l’àme toujours sereine, peu prompt à la parole, il parlait cependant agréablement lorsque l’occasion l’exigeait. Laborieux même à l’excès, il n’était point au service d’autrui, et quand il avait conçu un dessein il l’exécutait lui-même sans recourir au ministère de personne. Il parcourut la vie légèrement, sans faire un faux pas. d’une marche toujours égale, semblable à l’huile qui coule sans bruit. Sa taille était celle d’un cyprès d’une belle venue, droit comme un jonc, et dont les rameaux se développent et s’étalent régulièrement. Il avait de beaux yeux au regard gai, d'une expression gracieuse et avenante, ombragés de sourcils non pas élevés et insolents, mais correctement dessinés et réguliers, qui