HELLÈNES ET BULGARES AU Xe SIÈCLE 313 précipitée du trône. Les jours de Romain II, de Nicéphore Pliocas, de Tzimiscès peut-être, lurent abrégés par des crimes. Le règne de Basile II fut troublé par la double usurpation de Bardas Phocas et de Bardas Skléros. Cependant, durant cette période, on constate chez les Byzantins un sérieux progrès dans le respect de la succession légitime : Lécapène ne chercha point à détrôner Constantin Porphyrogénète; Nicéphore Phocas et Tzimiscès respectèrent les droits de Basile II et Constantin VIII. Ces espèces d’usurpateurs se contentèrent d’être associés aux princes légitimes, participant ainsi à leur légitimité de « porphyrogénètes ». Même aux époques où îe trône était le plus instable, les autres institutions l’étaientbeaucoupmoins. La « sacro-sainte hiérarchie » des fonctionnaires, l’énergie administrative et bureaucratique restaient intactes; elles maintenaient, dans la capitale, l’ordre matériel, sur les frontières, le mouvement commercial et les recettes douanières, dans les provinces, l’autorité des stratèges et la perception à peu près régulière de l’impôt. L’autre colonne de la société, c’était l’Église, et, durant toute cette période, elle ne fut sérieusement inquiétée ni par Rome, ni par les hérésies. Dans l’empire bulgare, l’instabilité du trône était pire qu’à Byzance : le tsar Pierre, l’héritier du grand Siméon, ne dut qu’à l’énergie du régent Soursou-boul et à la destruction de ses frères aînés une tranquillité relative. Le tsar Samuel fut un fratricide et peut-être un parricide. Son fils Gabriel-Romain périt par son cousin Vladislav. D’institutions à vertu centralisatrice, on n’en voit presque pas trace en Bul-