II L’IMPÉRATRICE BYZANTINE ‘ I Qu’était-ce, à Byzance, qu’une impératrice, une Augusta, une Basilissa?A priori, toutes les origines dont procédait la civilisation byzantine conspiraient à rendre nul le rôle politique de la femme. L’idée romaine faisait d’elle une éternelle mineure, lui interdisait le forum, ne permettant la rue qu’à la courtisane, enfermant la vierge noble ou la mcitrona dans son palais, ne l’en laissant sortir qu’en litière fermée, assignant pour unique domaine à son activité l’administration de sa maison et les ouvrages d’aiguille. L'idée grecque, non moins sévère, la condamnait à la réclusion du gynécée. L’idée orientale ajoutait au gynécée des grilles, des voiles, le sabre des eunuques, et le transformait en harem. Dans la Russie moscovite, le harem s’appelle le terem, à l’étage supérieur de la maison, et le voile s'appelle la fata. Mais les grilles, les voiles, les lois, les mœurs, les préjugés n’ont pu, ni dans la Rome [1. On peut lire à ce propos Diehl, Figures byzantines, 1” série, le chapitre intitulé : La vie d’une impératrice à Byzance.] m