L'HIPPODROME a CONSTANTINOPLE 35 mencèrent à pulluler dans la ville. Après les superstitieux, les voleurs se mirent de la partie et réduisirent le trophée des guerres médiques à l’état où l’on peut le voir aujourd’hui. Même de nos jours, raconte M. Byzantios, les Turcs ont la manie, lorsqu’ils voient le malheureux serpent pour la première fois, de lui jeter des pierres. L’hippodrome de la Rome chrétienne d’Orient avait été construit, comme le circus maximus et tous les hippodromes de l’antiquité, sous l’influence de certaines idées païennes. Aussi avait-il nécessairement deux obélisques, dédiés l’un à la lune, l’autre au soleil. A Byzance comme à Rome, il y avait un Euripe, primitivement consacré à Neptune. Jusqu’au ix' siècle on put voir sur la spina le monument des dauphins et les œufs des Dioscures, qui rappelaient le souvenir de Castor et Pollux, dieux des gymnastes et des sportsmen. Ces monuments tombèrent, non sous les anathèmes de l’Église grecque, mais par un tremblement de terre : on se contenta de ne pas les relever. C’est la persistance de ce symbolisme païen, bien plus encore que la frivolité de ces amusements, qui valut aux théâtres et aux cirques de l’empire, depuis le De spectaculis de Ter-tullien, tant de diatribes des pères de l’Église. IV L hippodrome, c était le véritable foyer de la vie publique, telle qu’elle pouvait subsister dans l’empire byzantin. C’est là que se sont passés les plus grands faits de l’histoire byzantine; c’est là que Jus-