148 ÉTUDES SUR L’HISTOIRE BYZANTINE contre l’école néo-platonicienne ou pseudo-platonicienne. C’était un Athénien qui jetait le défi à un Alexandrin. Cette guerre philosophique coïncidait avec la guerre de pamphlets qu’il soutenait contre le parti des courtisans. On trouva sans doute que, pour un grand-chambellan de l’empereur, Psellos faisait bien du bruit dans la ville. La considération du ministère en fut peut-être atteinte et l’empereur se refroidit à l’égard de ses conseillers. Monomaque ferma de nouveau l’université. Les ministres, rappelés de l’école dans le palais, s’aperçurent bientôt que la situation était changée. Le prince obéissait à d’autres influences : ses flatteurs l’encourageaient à ce gaspillage du trésor public qui affligeait les réformateurs. La franchise et l’austérité du futur patriarche Likhoudis pesaient surtout à Constantin : vainement Psellos et Xiphilin lui-même l’engageaient à modérer la rudesse de son langage, qui pouvait compromettre la cause même des réformes : « Tant que je serai ministre, répondait Likhoudis, jamais je ne donnerai mon consentement à des actes qui déshonorent la couronne : mon successeur sera libre de les permettre ». Il fut obligé de quitter le palais et Constantin le remplaça par un homme que Psellos ne nomme pas, mais qu’il traite d’esclave et d’illettré : « On nous gouverne, écrit-il, avec des misérables que nous avons rachetés de la servitude; les grandes charges sont confiées non à des Périclès et à des Thémistocle, mais aux plus vils Spartacus ». Jean Mavropous et Xiphilin suivirent Likhoudis dans sa retraite et embrassèrent l’état monacal. L’empereur montra en cette occasion sa facilité et sa bonté d'âme habi-