MICHEL PSELLOS 157 accepta la tonsure et se fit transporter au monastère de Stoudion. Psellos devenait ainsi une manière de Warwick, un faiseur de rois. On peut trouver un peu vive la façon dont il escamota le pouvoir à un prince qui avait voulu « faire sur lui l’épreuve de la vertu ». Psellos est un ancien client des Doucas. Quand ceux-ci arrivent au trône, il reste leur serviteur. 11 est le ministre de Constantin X, le confident de sa femme, le précepteur de son fils. Ce rôle de domesticité se reflète dans ses mémoires : jusqu’à présent il s’est piqué d’une certaine indépendance d’historien ; désormais n’attendons de lui rien de semblable. Il s’est dévoué à louer à outrance les Doucas, à insulter, à calomnier leurs ennemis. Son Histoire de Constantin X a été composée pour ainsi dire sous les yeux de son fils. Vainement Psellos nous prodiguera-t-il les assurances d’impartialité; nous ne le croirons pas, surtout quand nous le verrons accabler de ses éloges un prince fainéant sous lequel toutes les frontières furent violées par les barbares. « Je floris-sais alors par mon éloquence, nous dit-il en manière de consolation; c’était ma langue plus que ma naissance qui me recommandait; l’empereur était passionnément amoureux des beaux discours; ce fut même le premier motif de notre amitié et de notre liaison; quand nous conversions, nous apprenions à nous apprécier réciproquement; nous étions admirés et nous admirions. » Malgré cette société d’admiration mutuelle, Psellos n’entend pas que cette intimité entraîne pour lui trop de responsabilité. Il souhaiterait ne pas être solidaire des fautes de ce règne. Il blâme cette politique étrangère qui consis-