238 ÉTUDES SUR L’HISTOIRE BYZANTINE Skléros, qui l’avait suivi dans son exil. Il l’amena dans le palais, imposa sa présence à sa femme, la traita sur le môme pied que celle-ci et entreprit de la déclarer Augusta. Une fois encore le peuple s’insurgea, en criant : « Nous ne voulons pas de la Sklérène pour impératrice 1 Nous ne voulons pas qu’on fasse mourir pour elle nos mères les Porphy-rogénètesl » Zoé fut obligée de se montrer et de parler à la foule pour épargner à Monomaque et à sa maîtresse le sort du Calfat. Puis ce fut une barbare, une princesse des Alains, amenée comme otage à Constantinople, que le mari volage introduisit dans le palais, lui accordant un train royal et le titre d’Augusta. La fin seule de Constantin (1055) mit un terme à ses débordements. Dans l’intervalle, la vieille impératrice était morte. Le trône se trouva donc vacant. On y plaça l’autre fille de Constantin VIII, Théodora. Elle gouverna sagement, l’amour des Byzantins pour le sang royal lui rendant la tâche facile, décourageant les fauteurs de complots civils ou militaires. Elle avait soixante-quinze ans; des moines lui prédisaient qu’elle vivrait jusqu’à cent ans; mais ses eunuques, mieux au fait, reconnurent en elle les signes d’une fin prochaine. Us la décidèrent à donner l’empire avec sa main à un vieillard nommé Michel Stratiotique. Ce fut une transmission du pouvoir plutôt qu’un mariage, car quelques jours après (1056) Théodora mourait. Avec elle finissait la race de Basile le Macédonien, qui, — durée inouïe dans les annales byzantines, — avait occupé le trône pendant cent quatre-vingt-neuf ans. Cet aperçu de l’histoire du gynécée byzantin suffit