EMPEREURS ET IMPÉRATRICES «'ORIENT 183 peuple; mais à Byzance le sénat n'était qu’une assemblée de fonctionnaires et le peuple n’était qu’une tourbe. La seconde, c’était la naissance, et c’est ainsi qu’il y eut à Byzance des espèces de dynasties. La troisième, c’était l’adoption qui avait été pratiquée par les empereurs Nerva, Trajan, etc., l’adoption emportant, du vivant môme de l’adoptant, une sorte d'association de l’adopté au pouvoir. La quatrième, c’était l’association sans l’adoption, système que Dioclétien avait inauguré à Rome, et dont Byzance offre nombre d’exemples. Mais ni l’élection, ni la naissance, ni l’adoption, ni l’association ne constituaient un système solidement établi, universellement reconnu. Dans toute l’histoire byzantine, le droit est très peu de chose, le fait est tout. Or le fait, c’est surtout l’usurpation pure et simple, par le complot de palais et de harem, par 1 insurrection de la plèbe, par la révolte militaire. On a calculé que sur cent neuf empereurs byzantins qui régnèrent, seuls ou en association, d'Arcadius à Constantin Dra-gazès, trente-quatre seulement moururent dans leur lit impérial et huit à la guerre ou par quelque accident. En revanche, on en compte douze qui de gré ou de force abdiquèrent, douze qui finirent au couvent ou en prison, trois qu’on fit périr de faim, dix-huit qui furent mutilés ou qui eurent les yeux crevés, vingt qui furent empoisonnés, étouffés, étranglés, poignardés, précipités d’une colonne. Cela représente, en 1058 ans, soixante-cinq révolutions de palais, de rue ou de caserne, aboutissant à soixante-cinq détrônements. C’est par une de ces