L'HIPPODROME A CONSTANTINOPLE 13 des quatre factions se composait donc de trois éléments fort distincts : 1" les membres du club, inscrits sur un registre, payant par année une cotisation et participant à l’élection des dignitaires de la faction; 2° les cochers, qu’on a pris trop souvent pour la faction elle-même; 3° la masse de citoyens byzantins qui, sans être inscrits sur la « charte » et sans payer la cotisation, sans jouir d’aucun privilège, prenaient parti cependant pour telle ou telle association, et venaient s’asseoir à l’hippodrome sur certains gradins *. Les autres grandes villes de l’empire avaient, à l’instar de Constantinople, leurs clubs verts ou bleus ;jui étaient en correspondance avec ceux de la capitale, donnaient comme eux des représentations hippiques dans l’hippodrome de la localité, et se mettaient en insurrection dès qu’ils apprenaient que leurs confrères de Constantinople avaient pris les armes. D’un bout à l’autre de l’empire, il y avait une sorte de franc-maçonnerie vénète ou prasine qui dirigeait tous ses efforts vers le même but. L’empereur qui, à Constantinople, s’était déclaré pour les énètes était aussitôt adoré par les bleus, exécré par es verts d’Alexandrie, d’Antioche, de Nicée, de hessalonique. Un comte d’Isaurie avait, dans la ville de Tarse, réprimé cruellement une émeute des bleus; leurs collègues de Constantinople demandè- I [1. Oïl peut se demander toutefois si les factions n’étaient point ¿avantage. Uspenskij, dans l’article cité plus haut, a montré qii elles étaient peut-être un groupement administratif et militaire tout ensemble de la population de la capitale. Cette hypo-nèsr rend mieux compte du rôle politique que les factions ont »contestablement joué, en expliquant les moyens d'action dont elii's disposaient.]